Los Austrias
Ici, c'est le vieux Madrid, une large portion de ville façonnée par les Habsbourg (autrichiens, donc... "Austrias"), venus s'installer en terre de canicule pour mieux diriger le Monde. Ce n'est pas un quartier, c'est un voyage dans le temps.
Ce n'est pas un quartier à proprement parler, plutôt une vaste zone qui en couvre plusieurs. C'est le centro-centro de Madrid, à proximité de la Puerta del Sol. En gros, des édifices (somptueux) des 15°, 16° et 17° siècles dans un dédale de venelles médiévales cachées par des avenues commerçantes tracées au 19°.
À ne pas confondre avec La Latina, bien que géographiquement parlant, on y est... Mais Madrid de los Austrias n'a pas l'âme d'un quartier, il faut l'envisager comme une promenade à travers le temps.
Le "Madrid de los Austrias" doit son nom à l'époque où la Maison d'Autriche des Habsbourg régnait en Espagne.
Dans les années 60, la promotion touristique de la capitale se basait déjà sur ce quartier. Puerta del Sol, Calle Mayor, Cava Alta, Cava Baja, la Latina, le Palais Royal... Des noms symboliques pour une zone à (re)découvrir.
"Los Austrias" correspond à un territoire qui existait déjà au Moyen Age et qui a commencé son expansion urbaine sous le règne de Charles Quint. Philippe II (1556-1598), son fils, y établit sa Cour en 1561. La population de Madrid passe d'une quinzaine de milliers d'habitants à près de 40.000 en 1575, et à plus de 100.000 à la fin du 16e siècle. Pour faire face à cette démographie croissante, le Roi ordonnera un projet d'ordonnancement urbanistique consistant en l'alignement et l'élargissement des rues.
Plaza Mayor
Il n'y a que les touristes pour y aller, surtout pour s'installer à l'une de ses nombreuses terrasses hors de prix. Quand Philippe II installe la cour à Madrid en 1561, la place la plus célèbre d'Espagne est un simple marché. En 1617, l'architecte Juan Gómez de Mora est chargé d'uniformiser les bâtiments de la place qui allait accueillir, au fil des siècles, fêtes populaires, corridas, béatifications, couronnements, autodafés, exécutions, bûchers (de l'Inquisition)...
Architecture hyper soignée, Au 17°, c'était le lieu le plus animé de la ville. Aujourd'hui, c'est le lieu de départ des visites guidées, et c'et là que s'installe le marché de Noël.
Mais elle est superbe et spectaculaire : une épure néo-classique (après trois incendies entre 1631 et 1790, la dernière reconstruction, par Juan de Villanueva, se termine en 1854) déployée sur un rectangle de 129 mètres sur 94. Tout autour, une élégante colonnade et 237 balcons. Au centre, la statue équestre de Philippe III, cadeau du grand Duc de Toscane, Cosme II. D'un côté, la très belle Casa de la Panaderia (maison de la boulangerie, sa façade richement décorée et ses tours symétriques, abrite l'office du tourisme. En face, la Casa de la Carniceria (maison de la boucherie), réplique de l'autre.
Monastère des Déchaussées royales
Monasterio de las Descalzas Reales.
La fille de Charles Quint et d'Isabelle de Portugal, Jeanne d'Autriche, fonde en 1599 ce couvent, dans l'ancien palais de ses parents, pour y accueillir les jeunes femmes de la haute noblesse, qui faisaient vœu de pauvreté et abandonnaient donc leurs beaux souliers.
Pour trousseau, ces sœurs franciscaines apportaient des œuvres d'art, parmi lesquelles des toiles de grands artistes comme Titien, Rubens, Bruegel, Zurbaran... qui y sont toujours conservées.
Le couvent, qui derrière son austère façade plateresque, est admirablement conservé, est aujourd'hui un musée très riche, ainsi que la nécropole de plusieurs membres de la famille royale espagnole. Et un miracle de silence au cœur battant de cette ville de 3 millions d'habitant·e·s.
Les sœurs y sont toujours actives mais occupent une partie du bâtiment qui n'est visité que par le Seigneur.
Basilique San Miguel
Elle est toute petite, la Basilique pontificale de San Miguel, avec sa façade convexe, la seule de tout le baroque madrilène. Elle a été inaugurée en 1745. On l'adore, dehors comme dedans. Dedans pour ses retables, dont une statue du Christ de la Foi et du Pardon du 18° siècle, qui est la première à sortir lors de la Semaine Sainte madrilène.
Ne mettez rien dans les troncs, l'église est administrée par l'Opus Dei.
c/ San Justo 4, Madrid
Palais de Santa Cruz
C'est le ministère des Affaires étrangères. Le Palacio de Santa Cruz, bel édifice baroque construit au 17e siècle sous l’ordre de Philippe IV, et planifié par l’architecte Juan Gómez de Mora, était, à l’origine, utilisé comme salle des maires et prison de la Cour. Il fut palais de Justice, ministère.
Sa structure actuelle est le résultat de la dernière rénovation réalisée par les architectes Pedro et Jose María Murguza.
Plaza de la Provincia 1, Madrid
Plaza de la Provincia
À la sortie de la plaza Mayor, côté calle de Atocha, cette petite place, un carrefour plutôt, est intéressante d'un point de vue architectural. Elle rassemble l'Église de la Santa Cruz, un temple néogothique en briques et pierre blanche de Colmenar, quelques beaux bâtiments civils, la belle Fontaine d'Orphée et le Palacio de Santa Cruz, un imposant édifice de style Renaissance. Et quelques terrasses plus ou moins envahies par les touristes.On y passe de toute façon pour accéder à la plaza Mayor, alors autant lever le nez.
Maisons à astuces
Les maisons à astuces (casas a las malicias) sont le fruit d'un système de triche immobilière dans le Madrid des 16° et 17° siècles. Quand Felipe II s'installe à Madrid, la ville n'a pas suffisamment de logements pour accueillir son imposante cour et ses fonctionnaires. Le roi promulgue alors une loi connue comme "Regalia de Aposento" (tribut de logement) qui oblige les propriétaires d'immeubles de plus d'un étage à en céder un au profit d'une famille de courtisans. Malins, les propriétaires développent les "casas a las malicias", dont l'étage supérieur est dissimulé. Les trucs les plus courants : couvrir la construction d'un large toit qui empêchera de deviner le nombre d'étages et percer de minuscules fenêtres dans un grand désordre architectonique comme si c'étaient des oculis de vieilles baraques.
Marché de San Miguel
Il faut bien le reconnaître, ce marché couvert est splendide. Le Mercado de San Miguel est une des rares constructions (1916) en fer intactes de Madrid. Malheureusement, vu sa position hyper centrale, juste à la sortie de la Plaza Mayor, il n'y a plus guère que les touristes (10 millions par an) qui s'y arrêtent. Pour déguster au prix fort des spécialités venues de toute l'Espagne et parfois préparées, il est vrai, par de grands chefs. À voir, mais nous, on préfère les marchés un peu plus excentrés mais tellement plus madrilènes.
Photo : Francesco Pinton © Madrid Destino
Cava Baja et Cava Alta
Au cœur de La Latina, ces deux rues sont une des zones de la capitale où l'on se retrouve pour bien manger. Et bien boire. Du traditionnel. En pleine zone touristique, plus de 50 bars, tavernes et restos, sur à peine 300 mètres. Certaines enseignes ont plusieurs siècles, comme la Posada del León de Oro, la Posada del Dragón ou la Casa Lucio (où vous pourrez déguster de la queue de taureau, berk). On vous recommande le Botín y la Posada de la Villa.
Les deux rues sont indivisibles. Alors qu'au moyen âge, la rue basse (Cava Baja) était une douve qui bordait la muraille de la ville. Au 16° siècle, on assèche la Baja et des établissements s'installent, avec l'entrée d'un côté et un façade arrière sur la Cava Alta.
Jardins de Campo del Moro
On doit à la reine María Cristina ces très beaux jardins d'hiver, à l'anglaise, aménagés dans un style romantique 18°, derrière le Palais Royal, juste en contrebas. Ses allées offrent des perspectives splendides sur Madrid, ses bosquets à la sauvage sont enchanteurs, ses deux fontaines (des Tritons et du Palais de Coquillages) sont magnifiques, sa roseraie est charmante.
Les jardins doivent leur nom aux armées maures qui s'y étaient basées pour assiéger la ville en 1109.
avril > septembre
lundi > samedi · 10:00 > 20:00
dim dès 9:00
octobre > mars · fermeture à 18:00
Plaza de la Villa
Une très jolie place où se trouvent l'ancienne Mairie de Madrid, la Casa de Cisneros, la Torre de los Lujanes, l'un des monuments les plus anciens de Madrid où aurait été prisonnier François Ier après sa défaite à Pavie...
Couvent des Carboneras
Derrière ce nom (le couvent des Charbonnières), il y a un tableau, nous dit la légende, que des enfants avaient trouvé dans une cave à charbon, dans le quartier. Ils n'avaient pas remarqué que la toile représentait la Vierge immaculée. C'est un religieux passant par là qui les persuade de leur vendre l'œuvre qui est aujourd'hui accrochée dans l'église. Le miracle, car il y en a un, réside dans l'état intact de la toile après son séjour dans une cave à charbon, un passage entre les mains de garnements, etc. La Vierge est restée immaculée, le frère a fait don de sa trouvaille miraculeuse à l'église la plus proche et le Monastère du Corpus Christi, des sœurs cisterciennes, s'est trouvé un surnom pour la postérité.
plaza del Conde de Miranda, 3
Collégiale San Isidro
Jusqu'à la consécration de la Almudena en 1993, la Real Colegiata de San Isidro y Nuestra Señora del Buen Consejo était la cathédrale de Madrid. Elle est consacrée au patron de la ville, San Isidro. Elle a été conçue vers 1620 sur le modèle de l'église du Gesú de Rome. Son ornementation intérieure, ses chapelles richement décorées sont exceptionnels.c/ Toledo 37, Madrid
La Almudena
Elle n'a rien à voir avec les Habsbourg, mais elle est tellement proche du Palais Royal qu'on vous la présente aussi sur cette page.
Francisco de Cubas a tracé en 1879 les premiers plans de ce qui devait être le panthéon de la défunte reine Mercedes d’Orléans. En 1885, le pape Léon XIII transforme le projet en cathédrale. La crypte sera inaugurée en 1911, les travaux suspendus pendant la Guerre Civile. Entre le tracé initial et la consécration par Jean-Paul II en 1993, les modes se sont succédé et ont imposé le néoclassique à l'extérieur, le néogothique à l'intérieur et le néoroman dans la crypte.
c/ Bailén 10, Madrid